Le presbytère
Voici quelques jours que je suis là.
Intimidée toute seule dans cette vieille bâtisse, je photographie. Dehors, dedans, la nuit, le jour, les traces sur les murs, les ombres, les rais de lumière.
Je sens bien que la chouette du grenier est chez elle, bien plus que moi ici.
Qui a dit que le presbytère était inhabité ?
Plus de meubles, plus d’abbé, mais, … Les murs m’enveloppent, les toiles d’araignées prennent le vent. Va t-on larguer les amarres ? J’attends.
Une grenouille traverse les tomettes, minuscule et tout à fait à l’aise.
Les fenêtres ont des yeux, dehors, dedans. Des yeux pleins d’épineux. Ils lancent leurs ombres sur les murs, les jours de soleil, les nuits de grande lune. Pour un peu que le vent soit là, de vraies danses animent les restes de papiers peints, les murs à nu. Il m’a même semblée apercevoir, ici et là, la silhouette de l’abbé…
L’autre soir, la chouette m’a regardée d’un drôle d’air :
« Mais qui s’installe dans ma maison ? », semblait-elle dire.
le seau
